Primaires républicaines : le ciel se dégage
En cette fin d’année, le moment est venu de planter le décor pour les grandes élections qui auront lieu l’année prochaine. La première d’entre elles sera bien évidemment la présidentielle française, que vous pouvez suivre sur le blog politique des yeux du monde. La deuxième sera la présidentielle américaine dont le bord républicain commence à être plus cohérent.
Et dans les primaires de ce camp, c’est New Gingrich qui est actuellement le favori des sondages. Déjà représentant puis sénateur il se fait connaître grâce à son talent d’orateur et à la victoire à laquelle il mène les républicains aux élections de mi-mandat de 1994. Vif opposant à Bill Clinton et amenant la discipline dans les rangs conservateurs, il se pose en candidat sérieux et déclare regretter que le mécanisme des primaires pousse les républicains à s’affronter au lieu de taper sur Obama. Un caractère qui le pousse (comme bien des candidats de cette course) à des déclarations à l’emporte-pièce qui pourraient lui être fatales. En effet, il a récemment annoncé que le peuple palestinien était une « invention » et qu’il n’existait pas de nation palestinienne. Une manœuvre peu subtile pour s’attirer un électorat nationaliste israélien et qui jette de l’huile sur le feu d’un problème déjà bien corsé.
Et si le favori Newt Gingrich devrait faire attention à son langage, c’est parce qu’il a face à lui Mitt Romney : le favori « en moyenne » de cette primaire et gouverneur du Massachusetts. En effet, Mitt Romney est généralement en tête de la course républicaine mais s’est fait doubler à deux reprises : une fois par Rick Perry et une fois par Herman Cain. Et dans les deux cas les candidats ont explosé en vol : Perry s’est couvert de ridicule en direct en étant incapable de citer les trois ministères qu’il supprimerait en cas d’élection, terminant sa phrase par un assourdissant silence entrecoupé de « excusez-moi ». Herman Cain quand a lui a eu une trajectoire similaire à Dominique Strauss-Kahn : après une montée fulgurante dans les sondages, cinq femmes se sont plaintes de harcèlement sexuel de sa part et il fut achevé quand sa maîtresse depuis 13 ans a avoué leur relation. Il s’est retiré de la course.
L’avance de Newt Gingrich n’est donc absolument pas définitive et il se pourrait bien que quelques cadavres tombent de son placard durant les fêtes de fin d’année.
Plus globalement, si l’on observe un recul de la candidate Tea Party (à 6% dans les sondages contre 35% pour Gingrich et 22% pour Romney), leurs idées se diffusent de plus en plus dans le parti qui se sectarise. Ce n’est pas un hasard si Romney, globalement « modéré », se trouve toujours avec un candidat à 35% devant lui : il se peut que le même électorat se reporte d’un candidat à l’autre et si Gingrich s’effondre lui aussi, peut être Michelle Bachmann la candidate officielle du Tea Party remportera-t-elle la mise. Après tout, l’original est toujours préféré à la copie…